Milk

(c) SND (producteur du film)

Adoré par les critiques auxquels je me fie (Le Masque et la Plume, On aura tout vu, Télérama), je savais d'avance que je passerai une bonne soirée en allant voir Harvey Milk.
Le film de Gus Van Sant m'a paru remarquable - évidemment pour le message qu'il transmet, sur la tolérance et le respect de la différence - mais j'ai adoré également la qualité des images, avec cette atmosphère 70 parfaitement retranscrite. Au début notamment, lorsqu'il regarde la future boutique de photo et qu'il est filmé de l'intérieur de celle-ci à travers les vitres, le jeu de reflets ressemble à s'y méprendre à une peinture hyperréaliste de Richard Estes.

Il faut dire que le mélange d'actualités d'époque avec les séquences tournées pour le film est particulièrement habile. J'y ai retrouvé San Francisco telle que je l'adore et rêve d'y retourner, et aussi cette ambiance des mouvements politiques ou associatifs, où l'esprit pétille et l'enthousiasme est présent à chaque instant. Ce film donne la rage. Envie de descendre dans la rue et de se faire entendre, de combattre toutes les idées rétrogrades qui chaque jour menacent nos libertés individuelles. Il y a encore dans le monde plus d'une centaine de pays dans lesquels l'homosexualité est pénalement répréhensible, et dans sept d'entre eux, elle est punie par la peine capitale. Beaucoup de combats restent à mener, et ce ne sont pas les propos de Sa Sainteté Benoît XVI sur le préservatif, qui sont de nature à rassurer.